Marie comme Dieu la conçoit / Martin STEFFENS

 

Avez-vous déjà entendu parlé de Jean Duns Scot, franciscain écossais du Moyen-âge ? Non, ce n'est pas un vague cousin du type qui a dit "A la fin, il ne peut en rester qu'un !" mais un théologien qui, en disciple de saint François d'Assise, a traité de la Création et l'a mise en lien avec le dogme de l'Immaculée Conception.

A travers la plume de Martin Steffens, le dogme de l' Immaculée Conception quelque peu poussiéreux et fané, reprend des couleurs. Il fait sienne et actualise, par de nombreux exemples, la pensée innovante de cet auteur (que je tente de vous décrire en quelques lignes) : la raison d'être du monde n'est pas un calcul de Dieu mais un don gratuit, un cadeau désintéressé, comparable à celui que fait l'enfant en nous donnant un dessin (sa création). Pour que cette création reste un don, il fallait donc l'offrir : la raison d'être de Marie, c'est l'incarnation de ce fils à qui Dieu offre le monde. Ainsi Marie, conçue dès le commencement du monde, ne connait pas le péché.

Martin Steffens nous révèle aussi qu'à l'image de Marie notre vie peut se trouver métamorphosée en prononçant simplement deux paroles : "Merci" en réponse à cette vie reçue (sans ce don, rien ne serait) et "Me Voici" en réponse à chaque sollicitation car notre vie trouve son plein épanouissent lorsque nous l'offrons à notre tour.

Comme à son habitude, Martin Steffens nous restitue une pensée philosophique dont il a pris soin de gommer les aspérités, la rendant simple et claire. Un hymne à la Création où se retrouvent les thèmes qui lui sont chers et que nous sommes heureux de retrouver : le don et la joie.

Aussi ne faudrait-il pas dire : "Il y a l'injustice et le malheur et la vie n'est pas bonne." Mais : "Parce que la vie est en elle-même belle et bonne, chaque fois que, à cause de la méchanceté des hommes ou des coups du sort, elle ne peut plus être pleinement accueillie, goûtée et déployée, il y a là injustice et malheur."  On ne se bat pas pour que la vie est un sens. On se bat parce qu'elle a tellement de sens qu'une vie réduite à l’absurde est un scandale auquel nous nous sentons l’obligation morale de mettre fin.