Voilà deux femmes que tout sépare : d’un côté, Clémentine beauvais, agnostique (pour ne pas dire athée), non baptisée, féministe, écolo végétarienne, enseignante-chercheuse en éducation et littérature anglaise à l'université d'York, autrice de livres pour la jeunesse et fan d’Harry Potter ; de l’autre, Marguerite-Marie Alacoque, religieuse cloitrée du XVIIe siècle devenue sainte, mystique dont le credo est l'expiation, notamment par la pratique de mortifications, missionnée par le Christ, lors d’une vision, d’établir une dévotion particulière au Sacré Cœur.
Il existe pourtant un lien entre elle, ténu je vous l’accorde : Marguerite-Marie est la sainte de la famille de Clémentine, son aïeule, dont personne ne sait plus trop bien à quel degré. C’est suffisant cependant pour que son éditrice la mette au défi d’écrire la biographie de sa lointaine parente.
Commence alors un long mais distrayant périple durant lequel Clémentine Beauvais nous entraine dans les méandres de ses recherches. Elle nous partage avec humour ses doutes, ses découvertes et s’entiche, à sa grande surprise, de cette sainte « baroque », notamment à cause de son tempérament exalté, de l’intensité de sa vie et de son côté « trash », voire « gore ».
Ce livre m’a fait passer un merveilleux moment, il est drôle, pétillant, surprenant. On s’amuse beaucoup tout en découvrant, par épisodes successifs, la vie de la sainte et celle de l'autrice à travers ses commentaires très personnels et décalés de jeune « millenial » agnostique. Un seul petit regret toutefois : que cette rencontre, fructueuse intellectuellement et émotionnellement, ne soit pas devenu un cœur à cœur (ce qui aurait certainement beaucoup plu à Marguerite-Marie) mais que, selon les propres mots de l’autrice « ça reste dans le cerveau sans descendre dans le cœur ».
Si à 20 ans on m'avait dit qu'à 31 je me retrouverais à dire avec enthousiasme : "Oh ! Oui ! Dégote-moi un théologien spécialiste souffrance et salut pour explorer le rapport avec l'amour dans le catholicisme!" j'aurais mangé mon badge de membre de l'association athéiste de la fac. Pourtant, en effet, me voilà tout a fait guillerette à cette idée.
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