Anne LÉCU rencontre à plusieurs reprises Henri GESMIER, prêtre exorciste du Mont-Saint-Michel. Elle l’interroge sur les divers aspects de cette fonction : qu’est-ce qu’un exorciste, comment lui sont formulées les demandes et l’importance de les bien écouter, quelle est sa définition du mal et quelles en sont les représentations, quel pouvoir détient l’exorciste, quelle est la place de la foi dans l’exorcisme, qu’est-ce qu’une prière de bénédiction ?
Contrairement à ce que la couleur rouge de la couverture pourrait laisser penser, pas de révélation fantasmagorique qui sent le souffre ! Simplement des réponses à taille humaine, basées sur la longue expérience du prêtre et ouvertes sur la transcendance. Il nous parle des combats qu’il a dû mener dans sa propre existence, des maux découverts au contact des détenus de prison dont il a été éducateur pendant 35 ans, de son quotidien au Mont-Saint-Michel, de la difficulté à formuler une demande, qui touche à l’intime et le laisse souvent sans nouvelles des personnes qui l’ont sollicité.
Un livre qui dépoussière et démystifie le rôle de l’exorciste, bien loin de la représentation que s’en fait l’imaginaire collectif, notamment en raison du film l’Exorciste. Pas de fantastique et encore moins de magie mais de l’accompagnement spirituel, des extraits de l’Évangile et des prières au service de la foi, car le combat spirituel est d’abord une disponibilité à l’inattendu, un déplacement, une rupture avec le passé qui nous permet d’aller chercher ailleurs (une ouverture à l’autre, une expérience, un temps) une issue, indispensable pour vaincre le mal qui nous emprisonne.
Voilà comment je vis l'exorcisme, avant tout comme une rencontre qui permettra, peut-être, un déplacement. L’Évangile n'est que cela, une provocation permanente. S'il devient un code, c'est fini. Pour approcher de la foi, il faut sortir de l’extraordinaire et entrer dans la simplicité de la vie, dans la proximité avec les gens, être dans la vie quotidienne.
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